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Sur le bout des doigts – Chapitre 7 (de Hanno)
Je n'ai d'abord pas compris. On est arrivés en ville. Les feux,
presque tous, étaient au vert. On s'est garés dans le centre, loin de
l'hôpital. On a harnaché Lézieu, claqué les portières, j'ai attrapé
l'attelle et on est partis. D'un drôle de pas qui prenait son temps.
Papa m'a payé une glace en cornet qu'il a enroulé dans une
serviette en papier. Comme si j'allais m'en mettre partout. Un autre
jour, ça m'aurait énervé. Là, je n'ai rien dit. Chacun gardait le silence.
Nous étions ensemble, juste nous trois, une dernière fois.
On a marché, aller-retour, sur la Promenade.
Sous les platanes s'entrechoquaient les boules des pétanqueurs,
et l'on s'est arrêtés les écouter parler. Un groupe de vieux se
chamaillait, mesurant et remesurant le même point. Je n'avais rien
demandé. Mais mon père, qui sait combien ces voix de rocaille mêlées de
patois me régalent, m'a pris par le coude.
On s'est rapprochés.
Plus tard, pourtant, quand les vainqueurs sont allés payer un
coup aux vaincus, c'est moi qui ai dit :
- On y va ? ! J'aimerais bien le voir, maintenant, ce machin.
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